Aïe le pic pétrolier !
On n'y échapera pas .. de cela j'en suis sûr et je pense qu'àprès la lectures des articles suivants, peu de gens ne partageront pas mon avis
http://mail.materianova.be/pub/Pic_du_Petrole_BrocorensP_Fevrier_2007.pdf www.ecolo.org/documents/documents_in_french/energ-agric-laher--05.pdf http://grandeur-nature.skynetblogs.be Mais exactement, à quoi n'échaperons-nous pas ?
A moins d'avoir une confiance avaeugle en la science, la politique et le 'marché', on ne peut pas imaginer que notre vie ne sera pas boulversée.
Etant chef de famille et de nature prévoyante, j'ai voulut me faire une idée de se qui nous attend pour pouvoir me préparer.
J'ai commencé à imaginer quel serait notre futur.
Mais pas notre futur dans 40 ans, au sein d'une société sans pétrole. non se qui m'occupe c'est notre vie au moment de la transition.
Sans réflexion préalable, aucune préparation ne pourra être vraiement adaptée
Ma première étape fut de déterminer l'impact de la vitesse et de l'ampleur du chaos généré par le manque de pétrole.
Et là on peut trouver toutes sortes de théories : l'atterissage en doucuer, la guerre civile, la prise de pouvoir par l'armée, la recession, ...
Je vais commencer à élaborer plusieurs hypothèses avec à chaque fois un niveau de gravité croissant.
1er hypothèse : La science réglera le problème à fur et à mesure de son évolution L'homme est intelligent, acculé face à la difficultée il réagit, imagine et conçoit des solutions.
Au cours de son histoire il l'a toujours fait et le fera encore !
La science fera en sorte que nous ne remarquions quasiment aucun changement dans notre vie de tous les jours.
Je n'y croit pas !
La science n'est pas en mesure d'immédiatement compenser la diminution de la production de pétrole.
Les techniques de super-générateur nucléaire, de fusion, d'amélioration des performences des panneaux photo-voltaïques, liquéfaction du charbon ou du bois, hydrogène ... ne sont pas encore au point ou d'un rendement énergétique trop faible pour pouvoir reprendre le flambeau du pétrole.
Elle le pourra probablement mais trop tard pour la période qui m'intéresse.
2ème hypothèse : Le marché régulera le problème C'est une théorie avançée par pas mal de libéraux (
www.liberaux.org/index.php?showtopic=25758 ).
On parle de 'Destruction de la demande' régulée par l'augmentation des prix
Cela devrait solutionner le manque de pétrole.
Personnellement je n'y croit pas, enfin pour être précis, oui l'augmentation des prix fera que l'on consomera moins de pétrole, je suis d'accord mais non cela ne permettra pas d'échapper à un grave problème de société.
Car au sein de notre société de consomation, une 'Demande' ne peut pas être simplement détruite sans conséquence sur le reste.
La nature intrinséque des flux d'argents, de biens, de services au sein d'un monde capitaliste mondialisé ne le permettra pas (tout est lié).
Cela pourra être possible si il y a une impossition supérieure (Etat, ONU, religion, armée, ... ) qui, se situant hors du marché, pourra réguler cette phase.
Pour nous en convaince commençons le déroulement de notre scénario (mini-)catastrophe.
Les divers schémas parlant du pic pétrolier montre que l'offre décroit et simultanément la demande augmente, créant un différentiel de plus en plus important.
Certaines autorités (AIE,...) parlent d'un plateau ondulant, d'autres d'un pic abrute.
Nous sommes ici dans un sénario obtimiste, prenons pour base une courbe de déclin présentant une légère pente.
Devant la dimunution des quantités de pétrole disponibles sur le marché le pétrole passe de $75 (septembre 2007) à $100.
Que va t'il se passer face à cette augmentation d'environ 30% ?
Si mon salaire n'augmente pas ( et il ne le fera pas car il est lié à l'index Santé - qui n'inclut pas le pétrole ) j'aurais toujours la même quantité d'argent à mettre dans mes envellopes 'carburant', 'chauffage', 'loisirs', 'nourriture',...
Passons maintenant à la "destruction" des demandes.
- Première envellope : Carburant
C'est simple, si j'avais 75$ je pouvais m'acheter l'équivalent en carburant d'un baril. Maintenant que le baril est à 100$ je peux en acheter 0.75. j'ai 25% en moins de carburant ( le mécanisme de controle des prix via l'adaptation des taxes sur le carburant en Belgique et une bonne chose, mais n'étant pas une généralité mondiale il ne pourra pas être pris en compte d'un un sénario où seul le marché régulera le problème, ensuite il y a une limite, le gouvernement pourra baisser les taxes jusqu'à les supprimer pas au delà, le problème sera juste reporté de quelques mois, voire moins).
Ma voiture consomant toujours la même chose, cela me fait donc 25% de déplacement en moins.
Vous allez me dire : "c'est simple, il suffit de détruire 25% de ma demande en carburant"
Je ne connais pas beaucoup de gens qui prennent leur voiture juste pour faire des tours, juste pour le plaisir de rouler.
(éventuellement vous prenez votre voiture pour aller jusqu'à une fôret pour se promerner à pied).
Tout déplacement à un but.
On va dire que pour "détruire" ces km en trop on va :
au lieu d'aller au supermarché chaque semaine, on ira tout les 15 jours
on sortira en ville ou en boite avec les copains moins souvent
le week-end à l'improviste à la mer est supprimer
on ira moins souvent chez mes beaux-parents
et ainsi de suite ...
rien d'exeptionnel, je peux vivre ainsi me diriez-vous !
mais attardons nous sur les impacts de ce comportement.
je diminue de 25% mes visites à mes beaux-parents.
donc
j'achète 25 % de tartes en moins
25 % de fleurs en moins
25 % de bouteilles de vin
...
comme tout le monde fait pareil
les patissiers, fleuristes, cavistes, ... perdent 25 % de leurs chiffres d'affaires
je diminue de 25% mes sorties 'loisirs' (mer, café, resto,...)
donc
25 % en moins de Coca, Leffe, Chimay, Peket, ...
25 % en moins de resto, friterie,...
25 % en moins d'entrée en boite de nuit
comme tout le monde fait pareil
les restaurateurs, hoteliers, cafetiers, personnel des hôtels,...
Mon pompiste va lui aussi voir ses revenus baisser. il est payé quelques cents par litres, donc même si le prix augmente sa marge restera la même. il perdra 25% de ses revenus.
Arrétons-là la destruction de mes "demandes" en carburants.
- Deuxième envellope : Chauffage et éclairage
Je met un pull, je calfeutre les fenêtres et c'est ok !
Le nombre de degré en moins que je devrais accepter pour compenser l'augmentation des prix dépent de ma source d'énergie et de son rapport "coût pétrole" par degré de chaleur fourni.
L'isolation de ma maison joue également un rôle majeur.
Le seul impact direct de cette destruction de demande est reporté sur mon fournisseur de gaz, mazout,... mais la perte résultante sera de l'ordre de 30%. (attention, en Belgique le mazout de chauffage n'est pas taxé comme le carburant, le gouvernement ne pourra donc pas 'temporiser' l'augmentation).
- Troisième envellope : Nourriture
Quel est l'impact d'une hausse du prix du pétrole sur les denrées alimentaires ?
Il est difficile de trouver des chiffres car chaque produits est bien sûr particulier
suivons le parcours du blé (mais d'autres suivent un parcourt similaire) par exemple.
Usine de semence - Semis de la plante "mère"
Méga-dose d'engrais
Irrigation
Herbicide, Pesticide
- Récolte des semences mûres sur les plantes "mères"
- Enrobage des semences avec herbicides
- Conditionnement
Transport vers le grossite ( bien souvent par rail mais pas tout le temps )
Grossiste - Stockage
- Eventuellement reconditionnement
Transport vers l'exploitation agricole ( ici quasiment tout le temps par camion, voire par tracteur )
Exploitation agricole - Préparation du champs
Labour (tracteur)
Disquage (tracteur)
...
- Semis (tracteur)
- Entretiens des cultures
Ependage d'engrais azotés (tracteur)
Ependage d'herbicides (tracteur)
- Récolte
Moissoneuse-batteuse ou récolteuse
Transport jusqu'au silo (tracteur)
Transport vers le négociant en céréales ( camion mais parfois tracteur)
Grossiste
jusqu'ici à peu près toutes les sortes de cultures ont suivi le même chemin. A partir de la fin de la récoltes, apparait de nombreuses variantes
pommes de terre lavage
conditionnement
transport au point de vente
frites congelées lavage des pommes de terre
conditionnement
transport vers l'usine de frites
épluchage
découpe
séchage
conditionnement
surgélation
transport en camion frigo vers le centre logistique du groupe
conservation en dépôts frigorifiques
transport en camion frigo vers le centre logistique du client
conservation en dépôts frigorifiques
transport vers le point de vente
conservation en congélateur ouvert (ou pas en fonction du supermarché)
biscuits transport du blé jusqu'à une minoterie
mouture du blé en farine
conditionnement ou mise en silos
transport vers boulangerie industrielle
stockage
malaxage
cuisson
conditionnement (souvent multiples)
stockage
transport vers le centre logistique du groupe
conservation
transport vers le centre logistique du client
conservation
transport vers le point de vente
conservation
Et ce ne sont que de simples biscuits, j'ai bien sûr omis toutes les autres composantes du biscuits (sucre, huile, oeufs,...)
Plus le produit final sera 'sophistiqué' plus il fera appel à nombre d'intervenant, d'étapes et donc induira une consomation énergétique supplémentaire ( notion d'énérgie grise)
Si le pétrole augmente de 30% on peut imaginer qu'en gros les prix de l'alimentation augmenterons de 10 à 15% (plus pour les bananes d'équateurs que pour les pommes de mon voisin fermier).
Mon pouvoir d'achat dans le domaine alimentaire va baisser d'environ 10-15 %
Solution :
Je cultive mes légumes au jardin, je tiens quelques poules, j'achète le reste chez des producteurs locaux et bien sûr je fais mes frites moi-même !
Côté jardinage, ne vous attendez pas à des merveilles. il faut 16a de terres pour produire assez de nourriture pour une personne totalement végétarienne, 2ha pour la même production de viande. on considère qu'une alimentation ayant pour base des légumes mais avec un petit apport animal occupe 50a par personne par an.
La taille moyenne des jardins en Belgique étant à mon avis d'une dizaine d'are pour une famille de 4 personnes
4 personnes x 50 a = 200 a seront nécessaires
Le jardin en fait 10 => en cultivant l'entièreté de son jardin on récupérera 5% de sa consomation annuelle.
L'auto-production reste un gain net pour la famille mais un appauvrissement des producteurs ( - 5 %)
L'achat local à l'avantage d'enrichir les producteurs locaux au détriment des importateurs et dans une moindre mesure des producteurs étrangers (la simultanéité du phénomène fera que la demande interne de leur pays devrait les inciter à se réorienter vers leur marché domestique, seulement la mondialisation a détruit ce marché : perche du nil, café, ... ont remplacé manioc, sorgho, poulet,...)
C'est d'une certaine façon 'neutre' économiquement.
Acheter des produits non-transformés appauvrira les inductries de transformations.
Néanmoins comme pour les enveloppes carburant et chauffage, la 'destruction automatique induite par le marché' de la demande chère aux libéraux va appauvrir la filière alimentation/distribution.